Après trois années marquées par une baisse de consommation et un contexte économique tendu, le marché des produits bio montre enfin des signes de reprise. Cette dynamique encourageante témoigne d’un regain d’intérêt des consommateurs pour une alimentation plus durable et locale.
Une reprise encourageante pour les magasins bio
Malgré la fermeture de nombreux points de vente (perte de plus de 100 magasins bio en France en 2024), les magasins bio ont connu une augmentation de 5,3% de leur Chiffre d’Affaires (CA) : celui-ci se chiffre à 4,1 milliards d’euros en 2024 dont plusieurs millions d’euros grâce aux épiceries et aux ventes en ligne.
Stratégies gagnantes : comment les magasins bio relancent leurs ventes ?
Les magasins ont misé sur différentes stratégies pour relancer leurs ventes, notamment sur la qualité de l’offre, le conseil et le service en magasin, ainsi que la mise en avant des prix abordables via des marques de distributeurs engagées. La consigne et le réemploi des emballages prennent également une place importante.
Ces initiatives ont permis aux magasins d’augmenter leur fréquentation en 2024 : le nombre de consommateurs se rendant en magasins bio a augmenté de 6.5% et le montant moyen dépensé par client reste stable.
Certains rayons restent emblématiques et contribuent fortement à l’attractivité des points de vente : le rayon fruits et légumes et le rayon des aliments en vrac. Ensemble, ces 2 rayons représentent près de la moitié du CA, avec une croissance de +13 % en 2024, portée par des prix accessibles et une offre locale renforcée.
Auvergne-Rhône-Alpes : une région moteur du bio en France
Notre région Auvergne-Rhône-Alpes reste l’une des plus dynamiques en distribution spécialisée bio. Avec 16 fermetures et 5 ouvertures de magasins bio, elle partage la première place en nombre d’ouvertures avec l’Île-de-France et demeure la deuxième région en nombre total de magasins bio.
De plus, elle se distingue par la part la plus importante de produits bio vendus en magasins bio (57,1 %, contre une moyenne nationale de 46,6 %).
Les enseignes bio en tête du marché
Un trio de tête confirme la dynamique de la distribution spécialisée : Biocoop est le grand leader avec près de la moitié des ventes de produits bio et une croissance de 3,3 %, devant ses deux challengers Naturalia et La Vie Claire avec respectivement 9 % et 8 % des ventes totales.
Et les grandes et moyennes surfaces dans tout ça ?
Dans les grandes surfaces, la tendance est toujours moins bonne avec une baisse de 3,5 % des ventes de produits bio. Tous les formats (hypermarchés, supermarchés, drive…) sont touchés, mais les marques spécialisées en bio (Jardin Bio, Bjorg…) et les marques de distributeur historiques se portent mieux.
D’autre part, la réduction du nombre de références en grandes surfaces profite aux produits présents dans les rayons, avec une augmentation des ventes pour ces produits.
Les catégories en croissance inégales
Certains produits bio se démarquent parmi les autres, comme les tisanes (+9 % de croissance en valeur), les œufs (+1,4 %), les boissons végétales (+5,8 %), le chocolat en tablette (+4,7 %) et les huiles (+7,5 %).
En parallèle, les produits non alimentaires ont encore du mal à redémarrer, mais la croissance des produits alimentaires pourrait les y aider.
Quels défis pour le marché BIO ?
Malgré les difficultés en grandes surfaces, le marché bio pourrait retrouver son dynamisme grâce aux magasins spécialisés, aux ventes directes (producteurs et circuits courts) et à la restauration. L’année 2025 s’annonce d’ailleurs prometteuse avec 50 nouvelles ouvertures de magasins bio prévues.
Le secteur agroalimentaire doit répondre aux enjeux sociétaux : des budgets plus serrés pour les ménages, la montée en puissance de la restauration hors foyer, la décarbonation de l’agriculture et de l’agroalimentaire, ainsi que la transition vers les alternatives végétales.
